>1) Pour quoi est-il si important d’avoir un vaste programme mondial de recherche sur le riz ?
Le riz est la culture vivrière la plus importante du monde en développement et l’aliment de base pour plus de la moitié de la population mondiale dont une grande partie est aussi extrêmement vulnérable aux prix élevés du riz. L’augmentation des prix du riz va affecter négativement les familles pauvres et celles à faible revenu qui dépensent la plus grande partie de leur revenu en denrées alimentaires par rapport aux ménages à revenu élevé. La disponibilité et l’abordabilité du riz est donc cruciale pour beaucoup de personnes à travers le monde.
La recherche peut aider à améliorer la productivité, réduire les pertes post-récolte et améliorer la commercialité du riz et des produits à base de riz à bien des égards. Le partenariat mondial de la science rizicole (GRiSP) nous permettra d’être plus efficaces et efficients. Il simplifie les activités actuelles de recherche pour le développement au sein du GCRAI, l’harmonise avec beaucoup de partenaires et ajoute de nouvelles activités de haute priorité dans les domaines où la science est attendue faire d’importantes contributions. En un mot, il nous faudra fournir beaucoup plus de riz dans les années à venir (estimations de l’IRRI : 60 millions de tonnes d’ici 2020 et 116 millions tonnes d’ici 2035) pour nourrir la population mondiale avec moins de terres, moins d’eau et moins de main-d’œuvre, dans des systèmes de production qui sont plus résistants au changement climatique et qui contribuent moins aux émissions de gaz à effet de serre.
Il existe beaucoup de preuves documentées sur l’importance de la recherche rizicole sur la réduction de la pauvreté. Les analystes du groupe de recherche sur le développement, Banque mondiale, ont trouvé qu’en comparant un taux ordinaire de la croissance de la productivité des denrées, la croissance de la productivité du riz a plus que doublé le potentiel de réduction de la pauvreté mondiale de tout autre produit agricole.
Nous pouvons gagner beaucoup en travaillant ensemble dans les régions, parce que beaucoup de questions doivent être traitées de façon similaire. Par exemple, développer des variétés de riz plus résistantes à la sécheresse, à la chaleur, à la salinité etc. Le GRiSP nous permettra d’être plus concentrés, mieux alignés, de devenir plus rapides et plus axés sur l’impact.
Beaucoup de types de recherches seront entreprises. Nous verrons là où c’est possible d’améliorer la productivité rizicole par unité de terre, d’eau et/ou de main-d’œuvre par le développement de pratiques agronomiques améliorées et de nouveaux systèmes de culture diversifiés à base riz avec les paysans. Nous nous lançons dans un grand effort secteur public x privé sur le travail de révélation des gènes, de génotypage et de phénotypage. En Afrique, une attention spéciale sera accordée au développement de la chaîne de valeur du riz et à l’amélioration de la qualité des grains. Dans toutes les régions, nous allons lier les résultats de nos recherches de façon proactive aux efforts nationaux et régionaux de développement rizicole pour booster le développement du secteur rizicole mondial et communiquer avec les décideurs politiques.
2) Les taux de croissance des rendements du riz ont été faibles à moins d’1 pour cent par an depuis 2000. Comment cela se compare-t-il aux autres cultures ? Ont-elles eu de meilleurs taux de croissance du rendement ? Et pourquoi la croissance des rendements chez le riz a-t-elle été si lente ?
C’est à peu près la même chose pour le blé parce qu’il s’agit là aussi d’une culture du ‘secteur public’. Quant au maïs, les taux de croissance des rendements n’ont pas beaucoup baissé (à cause de l’investissement du secteur privé).
La baisse du rendement du riz est en partie due à un déclin de l’investissement dans la recherche au cours des 15 dernières années. Dans certains cas aussi, les riziculteurs commencent à être proches du rendement potentiel, ou bien leur rendement potentiel a baissé à cause d’un environnement peu propice (ex. moins d’eau pour la riziculture).
3) A quoi ressemble l’environnement de la recherche rizicole mondiale ? Par exemple, existe-t-il suffisamment de recherche et de financement pour la riziculture dans le monde ou est-elle l’une de ces cultures qui ont été négligées ?
On ne peut pas dire que le riz a été négligé, mais il n’a pas été suffisamment financé compte tenu de l’importance de cette culture. D’une manière générale, depuis les années 1990, il y a eu une baisse dans le financement de la recherche rizicole au niveau international. On espère que le GRiSP va changer cette situation. Au niveau national, certaines situations sont positives, comme en Chine et en Inde. Dans bien des cas, le financement a stagné ou baissé. L’Afrique fait piètre figure en matière de recherche et de vulgarisation rizicoles (excepté l’Egypte). Le Congrès du riz en Afrique tenu en mars 2010 à Bamako a demandé qu’un plan marshal soit adopté pour faire face à la situation. Le secteur privé ne travaille que sur le riz hybride.
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