27 septembre 2010, Cotonou, Benin — À la lumière de l’importance croissante de la riziculture pour la sécurité alimentaire en Afrique et du rôle stratégique du Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) dans la sensibilisation des décideurs politiques sur cette question essentielle, les experts nationaux des 24 pays membres d’AfricaRice ont exhorté le Centre à poursuivre un plaidoyer fort pour davantage d’investissements dans le secteur rizicole domestique en vue de contribuer à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Ce fut l’une des recommandations clés du Comité des experts nationaux (CEN), qui vient juste de prendre fin à Cotonou, Bénin. AfricaRice est une association de recherche intergouvernementale panafricaine composée de pays africains. C’est aussi un membre du Consortium des centres soutenus par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI).
Le CEN a félicité le Directeur général d’AfricaRice, Dr Papa Abdoulaye Seck et tout le personnel pour la note « exceptionnelle » obtenue de la Banque mondiale sur la base d’indicateurs scientifiques, administratifs et financiers.
Soulignant l’insuffisance en nombre de chercheurs, de techniciens et de vulgarisateurs nationaux dans le domaine du riz en Afrique subsaharienne, le CEN a approuvé plusieurs mesures prises par AfricaRice et ses partenaires pour le renforcement des capacités nationales en R&D rizicole :
- Partenariat mondial pour la science rizicole (GRiSP) : le CEN a réaffirmé son appui à la nouvelle initiative GRiSP des centres soutenus par le GCRAI et d’autres partenaires clés travaillant sur le riz. Le GRiSP doit introduire de manière coordonnée en Afrique ce qu’il y a de mieux dans la science rizicole internationale.
- Réactivation du mécanisme des groupes d’action : le CEN a approuvé la redynamisation du mode de partenariat de recherche basé sur le groupe d’action. En relation avec des organisations sous-régionales et régionales, le nouveau mécanisme de groupe d’action à l’échelle de l’Afrique – qui se caractérisera par une forte appropriation par les systèmes nationaux – aidera à constituer une masse critique autour des principaux domaines thématiques du secteur rizicole. Dans ce cadre, un « groupe d’action Sélection » à l’échelle africaine vient juste de voir le jour avec l’appui du gouvernement du Japon.
- Harmonisation régionale : en vue d’assurer la stabilité des prix du riz au niveau régional, l’harmonisation des législations sur les semences et les engrais, ainsi que celle des catalogues d’homologation variétale, le CEN soutient la stratégie d’AfricaRice visant à renforcer les liens avec les Communautés économiques régionales.
- Exploiter l’expertise rizicole égyptienne : le CEN encourage AfricaRice à poursuivre sa stratégie visant à exploiter l’expertise de l’Égypte – devenu membre d’AfricaRice en 2009 – dans les domaines des systèmes riz irrigué et de la technologie riz hybride au bénéfice des autres pays membres.
- Priorité aux technologies post-récoltes : le CEN a insisté sur la nécessité d’aller au delà de l’augmentation de la production du riz en Afrique et considérer les questions de commercialisation du riz local à travers une approche « chaîne de valeur » – l’introduction de technologies de récoltes et post-récoltes appropriées doit faire l’objet d’une attention particulière.
Une préoccupation majeure soulevée par le CEN concerne les risques éventuels sur l’échange de matériels génétiques à des fins de recherche si la Convention sur la diversité biologique (CBD) venait à s’étendre aux matériels actuellement couverts par le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA). Les dispositions actuelles dans le cadre du TIRPAA permettent un transfert rapide des ressources génétiques rizicoles d’un pays à un autre ou d’une région à une autre.
Il a été recommandé aux pays membres d’AfricaRice d’initier un plaidoyer en direction des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement de leurs pays pour s’assurer que les représentants africains aux négociations de la CBD sont bien informés des avantages actuels du TIRPAA pour l’agriculture africaine.
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