19 août 2010, Cotonou, Benin — Un projet visant à aider les riziculteurs africains à optimiser le vaste potentiel des bas-fonds par une gestion écologique appropriée vient d’être lancé par le Centre du riz pour l’Afrique(AfricaRice) basé au Bénin avec l’appui technique et financier du Japon.
En Afrique subsaharienne, les bas-fonds constituent des ressources considérables en terres inexploitées d’environ 190 millions d’hectares offrant de grandes opportunités d’irrigation, ainsi qu’un potentiel important pour l’expansion et l’intensification durable de la riziculture.
Le nouveau projet va mettre l’accent sur le test et l’adaptation d’une technologie rizicole qui a fait ses preuves en Asie – connue sous le nom de Sawah – et qui contribue à intensifier la production de riz à travers une gestion améliorée de l’eau et du sol. Le système Sawahimplique l’utilisation de la petite machinerie pour la préparation du sol et de bonnes pratiques de gestion des cultures.
« Avec le risque accru de sécheresses dans de nombreuses régions d’Afrique dû au changement climatique, des bas-fonds bien gérés pourraient significativement contribuer à la sécurité alimentaire par une productivité améliorée des systèmes à base-riz, » a déclaré DrPaul Kiepe qui prenait la parole au nom du Directeur général d’AfricaRice lors de la réunion de lancement du projet. Dr Kiepe est en charge du programme « Amélioration durable de la productivité » du Centre.
Le riz est la culture vivrière qui connaît la plus forte croissance en Afrique. L’écart entre la demande et l’offre en Afrique subsaharienne, où le riz est cultivé et consommé dans 38 pays, a atteint 10 millions de tonnes de riz usiné en 2008 pour un coût d’importation estimé à 3,6 milliards de dollars américains.
En Afrique subsaharienne, la production potentielle annuelle de riz issue de seulement 20 millions d’hectares sous système Sawah est estimée entre 30 et 40 millions de tonnes de riz usiné. L’augmentation de la production aiderait ainsi les pays africains à surmonter leur forte dépendance à risques sur les importations du riz et à chasser le spectre d’éventuelles crises alimentaires futures.
Le nouveau projet couvrira, dans une phase initiale, le Bénin et le Togo et doit s’étendre à d’autres pays membres du Consortium bas-fonds (CBF) qui est abrité par AfricaRice.
Les partenaires du projet sont l’Institut international de gestion de l’eau (IWMI), les programmes nationaux des pays membres du CBF, les universités Hitotsubashi, Tsukuba et Kinki du Japon, ainsi que les universités de Hohenheim et Munich en Allemagne.
De plus, des représentants de tous les partenaires du projet et des autres organisations ayant une expertise afférente, des hauts cadres du gouvernement japonais, notamment l’Ambassadeur du Japon au Bénin et des représentants du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche (MAFF), ont pris part à la réunion.
Le Japon a donné la priorité à l’agriculture dans son soutien au développement de l’Afrique comme indiqué lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique–(TICAD IV), en 2008. Fort d’une longue tradition et d’une grande expertise en production de riz, le Japon a noué une forte collaboration avec AfricaRice depuis plus de trois décennies et actuellement, sept chercheurs japonais basés à AfricaRice travaillent sur plusieurs projets conjoints.
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