10 septembre 2009, Cotonou, Benin — En reconnaissance de l’importance stratégique du riz pour l’Afrique et de l’expansion géographique réelle du Centre du riz pour l’Afrique – qui avait été créé en tant qu’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO) en 1971 – le Conseil des Ministres des Etats membres a pris la décision historique, lors de sa 27ème session ordinaire tenue récemment à Lomé, Togo, de changer officiellement le nom en “Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice)” et de mettre fin à l’utilisation de l’acronyme ADRAO.
Le Centre du riz pour l’Afrique est une association intergouvernementale de pays africains, dont le Conseil des Ministres est l’organe suprême. C’est aussi l’un des 15 Centres internationaux de recherche agricole parrainés par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI).
La session du Conseil des Ministres a été inaugurée par le Premier Ministre du Togo M. Gilbert Fossoun Houngbo au nom du Président. “Nous saluons le rôle éminent que le Centre du riz pour l’Afrique est en train de jouer dans la lutte contre la pauvreté à travers l’intensification de la recherche agricole en Afrique,” a déclaré le Premier Ministre, qui a aussi salué les efforts faits par les gouvernements des pays membres et le soutien de la communauté internationale des donateurs.
Les travaux ont été présidés par M. Kossi Messan Ewovor, Ministre togolais de l’agriculture, de l’élevage et des pêches. En plus de la décision sur le changement de nom du Centre, un certain nombre de résolutions-clés ont été prises par le Conseil des Ministres.
“Ce changement de nom reflète la réalité actuelle. Aujourd’hui, notre centre est très différent de ce qu’il était à sa mise en place en 1971 au vu de l’augmentation du nombre des pays membres au delà de l’Afrique de l’Ouest et de l’adoption à l’échelle continentale des biens publics qu’il a générés,” a indiqué le Conseil des Ministres.
Le Conseil a souligné que l’appropriation panafricaine du Centre s’est fortement intensifiée depuis 2007, période à laquelle six pays d’Afrique du Centre, de l’Est et du Nord ont rejoint le Centre. En résultat, le nombre de pays membres du Centre du riz pour l’Afrique est passé de 17 en 2006 à 23 en 2009. Le Conseil a noté qu’en fait les technologies et services du Centre bénéficient à 34 pays africains dont 11 non-membres.
Par rapport aux réformes en cours au sein du GCRAI, le Conseil des Ministres a appelé à une reconnaissance du modèle unique du Centre du riz pour l’Afrique en tant qu’institution intergouvernementale panafricaine parce que c’est un atout important pour le GCRAI.
Le Conseil a demandé la mise en place d’un Méga-Programme Riz dans le cadre des réformes au sein du GCRAI, car le riz est la culture vivrière qui connaît la plus forte expansion en Afrique. Il constitue un moteur de croissance économique et de stabilité politique et peut avoir un impact considérable sur la pauvreté et la faim.
Cette session du Conseil des Ministres du Centre du riz pour l’Afrique s’est tenue avec pour toile de fond la récente crise alimentaire, particulièrement, la crise rizicole, qui a frappé plusieurs pays africains.
Le Conseil a salué les efforts du Directeur Général et de son équipe qui ont non seulement assisté les pays membres à faire face à la crise rizicole, mais ont aussi donné l’alerte et recommandé des stratégies efficaces pour gérer de telles crises à l’avenir.
“En plus de son expansion géographique, le Centre du riz pour l’Afrique a subi des mutations d’amélioration de sa santé scientifique et financière,” a noté le Conseil des Ministres, soulignant particulièrement les points suivants contribuant à l’efficience, à l’efficacité et à la durabilité du Centre :
- Une augmentation significative des contributions annuelles des pays membres
- Une augmentation significative du budget du Centre et du financement des projets
- Un engagement actif dans le dialogue politique à travers le Conseil des Ministres
- Un nouveau portefeuille de recherche dynamique s’attelant aux principaux défis du riz, y compris le changement climatique
- Des partenariats forts et harmonisés avec les centres du GCRAI, en particulier, l’Institut international de recherche sur le riz, ainsi que des instituts de recherche avancée, des organisations non-gouvernementales et des universités du Nord et du Sud
- Un partenariat étroit avec les instances régionales et sous-régionales, en particulier les institutions économiques régionales (UEMOA, CILSS, CEDEAO)
- Une plus forte visibilité et des succès dans le plaidoyer aux niveaux nationaux et internationaux les plus élevés pour un investissement accru dans l’agriculture africaine, particulièrement la recherche-développement rizicole
- La mise en place d’un programme Post-Master novateur pour la constitution d’un vivier de jeunes chercheurs africains sur le riz
Au vu de ces acquis tangibles obtenus par le Centre et ses partenaires, le Conseil des Ministres a voté une motion spéciale d’appréciation des efforts du Directeur Général et du personnel du Centre du riz pour l’Afrique.
En transmettant ses sincères remerciements au Président, au gouvernement et au peuple de la République togolaise pour l’accueil chaleureux et l’excellente organisation de sa session, le Conseil a approuvé la présidence de la Gambie pour les deux prochaines années.
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