TRANSFORMER L’ADVERSITE EN OPPORTUNITE
8 Mars 2003, Abidjan, Côte d’Ivoire — Les chercheurs de ‘l’ADRAO-le centre du riz pour l’Afrique ‘ (ADRAO-CRA) sont en train d’explorer avec un intérêt croissant les nouvelles opportunités de recherche qu’offre la richesse du paysage rizicole du Mali, qui est non seulement l’un des pays producteurs de riz les plus importants d’Afrique, mais aussi couvre une gamme variée d’écologies rizicoles.
L’ADRAO-le centre du riz pour l’Afrique a relocalisé temporairement ses chercheurs à Bamako, Mali, pour continuer les activités de recherche du centre affectées par la crise en Côte d’Ivoire, son pays-hôte. La Direction de l’ADRAO-CRA continuera de fonctionner à partir de son siège temporaire à Abidjan, Côte d’Ivoire.
“En renforçant leur présence au Mali, nos chercheurs trouvent une grande opportunité d’explorer de nouveaux systèmes et écologies de culture du riz ainsi que de nouvelles niches pour nos produits,” a indiqué Dr Kanayo F. Nwanze, Directeur général du centre. Le Mali a une longue tradition de partenariat actif avec L’ADRAO-CRA, en tant que membre de l’Association.
Acclamant la collaboration croissante avec l’Association, Seydou Traoré, ministre malien de l’Agriculture, de l’Elevage et des Pêches, a déclaré que c’est le début d’une nouvelle phase de collaboration dans la recherche rizicole. Pour lui, le riz répond bien au double défi de sécurité alimentaire et de prospérité économique et peut nous aider à pénétrer le marché mondial.
Dr Bino Teme, Directeur général de l’Institut d’économie rurale (IER), a réaffirmé l’utilité de l’ADRAO-CRA pour le Mali avant d’indiquer « qu’il y a une forte demande pour les NERICA (nouveau riz pour l’Afrique), en particulier par les rizicultrices. » Ces NERICA, qui constituent un espoir pour des millions de populations pauvres en Afrique, ont été mises au point par l’ADRAO-CRA. Dans le cadre de l’Initiative africaine sur le riz, lancée en 2002, le Mali est l’un des sept pays pilotes retenus pour la dissémination rapide des NERICA.
Pour marquer ce nouvel élan dans sa stratégie de recherche, L’ADRAO-CRA a tenu son 23ème Conseil d’administration, du 24 au 28 février 2003, à Bamako, Mali. C’était l’occasion indiquée pour que le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (GCRAI) – dont fait partie l’ADRAO-CRA – et la Banque mondiale témoignent de leur appui solide au centre à travers la présence de Dr Francisco Reifschneider, Directeur du GCRAI.
LES “EFFORTS HEROIQUES” DE L’ADRAO-CRA RECONNUS PAR LE GCRAI ET LA BANQUE MONDIALE
« Le GCRAI est extrêmement fier de la contribution de l’ADRAO, » a déclaré Dr Reifschneider au cours de sa brève visite à Bamako pour rencontrer le Conseil d’administration, la Direction et les chercheurs de l’ADRAO-CRA. « Les NERICA constituent vraiment un porte-flambeau pour le Groupe consultatif.»
Il a indiqué qu’au cours de ces derniers mois, le GCRAI a demandé la présence de Dr Nwanze à des réunions de haut niveau avec des donateurs comme le Japon et la Banque mondiale, afin de leur transmettre l’importance de la contribution du Groupe à la croissance agricole et à la réduction de la pauvreté en Afrique.
Louant les “efforts héroïques” faits par la Direction et le personnel de l’ADRAO-CRA pour faire face à la crise ivoiriennne, Dr Reifschneider a dit que « le GCRAI et la Banque mondiale reconnaissent le formidable travail réalisé par l’ADRAO et que leur soutien constant pendant la crise en est un témoignage. »
Dans son exposé au Dr Reifschneider, Dr Nwanze a souligné que le personnel de l’ADRAO était sain et sauf à l’exception d’un agent local dont on a rapporté la mort. Le site de l’ADRAO-CRA, à Bouaké, Côte d’Ivoire, est intact et la banque des gènes du riz est pleinement fonctionnelle. Un ensemble duplicata de plus de 6000 échantillons de variétés de riz, représentant plus de 80% de la collection, a été récupéré de la banque de gènes pour un stockage sécurisé hors du site.
Le Conseil d’administration de l’ADRAO-CRA a rapporté à Dr Reifschneider les discussions sur les différents scenarii envisagés pour l’avenir du centre dont la cible primordiale est le maintien de sa viabilité et de sa crédibilité tout en mettant l’accent sur la sécurité, la motivation et la stabilité du personnel.
Le Conseil a exprimé son soutien aux stratégies de gestion mises en place par la Direction en réponse à la crise et au personnel qui a été traumatisé par les évènements. En réponse à leurs préoccupations, Dr Reifschneider a dit que le Secrétariat saisira toutes les opportunités pour exprimer aux membres du GCRAI la nécessité de soutenir l’ADRAO-CRA, particulièrement en ce moment de crise.
Accompagné du Président du Conseil d’administration, Dr Lindsay Innes et du Directeur général Dr Kanayo F. Nwanze, Dr Reifschneider a rencontré les autorités maliennes, notamment le Premier Ministre. Soulignant l’accent particulier que le GCRAI place sur l’Afrique, Dr Reifschneider a déclaré « nous investissons environ 45% de nos ressources en Afrique et nous avons besoin de partenaires forts comme le Mali pour atteindre nos objectifs. »
NOUVELLES OPPORTUNITES DE PARTENARIATS
La relocalisation des chercheurs de l’ADRAO-CRA au Mali ouvre des opportunités d’explorer de nouveaux modes de partenariat avec des organisations nationales et internationales de recherche. Le Mali dispose d’un des meilleurs programmes nationaux de recherche dans la région.
Les chercheurs de l’ADRAO-CRA sont basés à la station de recherche de l’ICRISAT à Samanko, près de Bamako, où se trouvent déjà des chercheurs de plusieurs centres internationaux. Evoquant les opportunités spéciales de partenariat qu’offre cette relation de travail étroite, Dr Reifschneider a dit à la communauté scientifique internationale qu’elle représente une vue holistique dans les pays en développement. « Il y a, au sein du GCRAI d’immenses connaissances et expériences qui peuvent être disséminées aux autres sous forme d’université libre,» a noté Dr Reifschneider.
Certains des chercheurs des organisations basées à Bamako ont initié des discussions sur l’optimisation de leur expérience de recherche, comme par exemple, l’institutionalisation de modèles de recherche participative.
La collaboration avec des laboratoires dans les pays avancés, une utilisation optimale des infrastructures de recherche de l’ADRAO-CRA pour la formation des SNRA, les video-conférences étaient quelques-unes des idées de partage des ressources et de l’expertise qui ont filtré lors de la réunion du Conseil d’administration.
Invitant les centres de recherche basés en Afrique à s’impliquer activement dans les Programmes compétitifs (‘Challenge Programs’) du GCRAI pour l’Afrique subsaharienne, Dr Reifschneider a dit « qu’ils offrent des opportunités spéciales à tous les acteurs concernés de bénéficier de ressources énormes par le biais de liens et synergies étroits. »
Dr Reifschneider a ajouté que l’ADRAO-CRA est bien placé pour apporter une contribution significative à ce programme compétitif étroitement lié au NEPAD et conduit par le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), dont le Secrétaire exécutif est Dr Monty Jones, précédemment Directeur adjoint de la recherche à l’ADRAO-CRA.
Evoquant la visite de Dr Reifschneider comme une étape importante pour l’ADRAO-CRA, Dr Nwanze a remercié le GCRAI pour son important soutien. Au nom de l’ADRAO-CRA, il a aussi remercié tous ceux qui ont aidé le centre pendant la crise ivoirienne et a particulièrement exprimé sa gratitude au gouvernement malien et à l’ICRISAT pour leur hospitalité.
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