AfricaRice News release

L’ADRAO se repositionne pour l’avenir Les opérations continuent à partir de la Côte d’Ivoire et du Mali

Abidjan, Côte d’Ivoire —

Banque de gènes : récupération d’échantillons duplicata

Plus de 6000 échantillons de graines de variétés de riz, représentant plus de 80% de la collection totale de l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest (ADRAO) ont été récupérés de la banque de gènes, à Mbé, près de Bouaké, en Côte d’Ivoire. « Cet ensemble duplicata de notre trésor inestimable stocké à la banque de gènes de l’ADRAO sera maintenu en chambre froide à Abidjan et dans notre sous-station du Nigeria, » a déclaré Dr K F Nwanze, Directeur général de l’ADRAO.

Les échantillons ont été récupérés et envoyés à Abidjan, le 17 décembre 2002, par une équipe de la Direction et du personnel de l’ADRAO, qui, ‘armée’ d’un laissez-passer obtenu par l’entremise du PNUD, a négocié un passage sécurisé au site. C’est la seconde mission de ce type effectuée par l’ADRAO depuis le début de la crise de septembre 2002, en Côte d’Ivoire, qui a forcé l’ADRAO à évacuer son personnel international et régional de Bouaké – au cœur de la zone de conflit — à Abidjan où le siège temporaire a été établi depuis.

La première mission menée en novembre a récupéré un nombre limité d’ordinateurs, de disques durs, d’ensembles de données, de documents et d’effets personnels et vérifié que les infrastructures du site étaient intactes.

La seconde équipe de l’ADRAO a eu moins de succès à cet égard, parce que les forces occupant Bouaké avaient strictement refusé une autre récupération de documents et d’ordinateurs. En plus de la récupération des échantillons de semences et d’effets personnels, l’équipe a pris des dispositions pour commencer les activités annuelles de prévention des feux de saison sèche sur le site.

Grâce à l’allocation spéciale de la Banque mondiale aux centres du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale — dont fait partie l’ADRAO — pour la modernisation des banques de gènes et autres infrastructures du domaine ‘bien public’, l’ADRAO a mis en place un groupe d’action pour élaborer une stratégie de systèmes de ‘back-up’ efficaces pour les ensembles de données de la recherche, de l’administration et des finances.

Bamako, Mali : assurer la continuité de la recherche

Même si la Direction de l’ADRAO va continuer ses opérations à partir de la Côte d’Ivoire qui demeure son siège, au vu de la crise politique dans ce pays, elle envisage de relocaliser temporairement ses chercheurs à Bamako au début de l’année 2003 pour assurer la continuité des activités de recherche.

« La relocalisation temporaire de nos chercheurs à Bamako fait partie de notre stratégie de gestion de crise à long terme développée en consultation avec le Conseil d’administration de l’ADRAO et nous espérons qu’elle va ouvrir de nouvelles opportunités de partenariat futur, » indique K F Nwanze.

En tant que membre de l’Association, le Mali a une longue histoire de collaboration avec l’ADRAO. C’est un important pays producteur de riz en Afrique de l’Ouest, qui jouit d’une énorme confiance des donateurs en raison de sa croissance stable. L’Institut d’économie rurale (IER) et le Conseil national de la recherche agronomique (CNRA) sont très enthousiasmés par ce nouveau développement.

Les chercheurs de l’ADRAO seront basés à la station de recherche de l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), à Samanko, près de Bamako. Après la récente restructuration du personnel de l’ICRISAT au Mali, la station de Samanko dispose d’infrastructures de recherche adéquates pouvant être utilisées par les chercheurs de l’ADRAO. La Direction et le Président du Conseil d’administration de l’ICRISAT ont chaleureusement accueilli cette démarche.

Après une visite initiale du Dr Nwanze, pour des contacts de haut niveau avec les autorités maliennes et le Représentant de l’ICRISAT, en novembre 2002, une équipe de l’ADRAO comprenant G Hahne, Directeur de la recherche et P-J Kouka, Directeur assistant chargé des services institutionnels ont visité Bamako pour examiner les infrastructures de recherche et de communication, explorer les dispositions d’hébergement et de transport et initier le processus administratif pour un accord avec le pays-hôte.

« En plus de la station de Samanko, nous avons exploré les possibilités de travailler avec l’IER et l’Université du Mali sur des activités relatives aux sciences du sol, au SIG et à la biotechnologie,» affirme Dr Hahne.

Avec cette initiative, l’impulsion à la recherche de l’ADRAO, qui a conduit au développement du Nouveau riz pour l’Afrique (NERICA) – espoir pour une sécurité alimentaire en Afrique – sera maintenue. « Heureusement, la crise ivoirienne n’a ni émoussé l’esprit de notre personnel de recherche, ni arrêté nos activités de recherche, » indique Dr Nwanze qui est reconnaissant aux efforts héroïques de quelques-uns des membres du personnel technique local, qui ont permis de maintenir les essais de terrain de 2002 et les parcelles de multiplication des semences sur le site de l’ADRAO.

Certains des essais ont été récoltés, les données ont été collectées et les semences rassemblées pour la poursuite des essais de l’année prochaine sur la sélection, le criblage à la résistance contre la sécheresse et les maladies et l’agronomie. Des essais ont aussi été menés sur les sites-clés de l’ADRAO, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.

Ce sont des nouvelles réconfortantes pour les chercheurs de l’ADRAO, qui ont mis à profit le temps pour développer des propositions de recherche, examiner les données, revoir leurs plans de travail, avoir des interactions avec les partenaires des SNRA de la région et participer à des ateliers et tournées d’évaluation.

« Heureusement, nous pouvons nous féliciter du mode d’opération de partenariat qui a permis à nos activités de recherche-développement, en dehors de la Côte d’Ivoire, de se poursuivre normalement, » souligne Dr Nwanze. Les activités de recherche dans les stations sous-régionales du Sénégal et du Nigeria se sont poursuivies sans anicroche. En plus, les réseaux coopératifs de l’ADRAO, comme le ROCARIZ, le Consortium bas-fonds (CBF) et la nouvelle Initiative africaine sur le riz (ARI) sont pleinement fonctionnels.

Nouvelles initiatives de recherche

De nouvelles initiatives courageuses ont été prises au niveau du CBF par le nouveau coordonnateur, P Kiepe, à travers de larges discussions avec les partenaires de la région sur les futures opérations du Consortium, ce qui renforce le rôle de leader de l’ADRAO en matière de recherche sur les systèmes de bas-fonds en Afrique subsaharienne.

De même, le détachement de S Bredoumi, le nouveau coordonnateur intérimaire de l’Initiative africaine sur le riz (ARI), par le ministère ivoirien a donné une impulsion à l’Initiative lancée en mars dernier pour accélérer la diffusion des NERICA en Afrique subsaharienne.

Le Programme politiques et développement rizicoles a été redynamisé avec l’arrivée du nouveau Chef de programme, J Sumberg qui apporte à l’institut ses 25 années d’expérience sur les petites exploitations agricoles et la gestion des ressources naturelles en zones tropicales et en particulier en Afrique. Avant même de prendre fonction à Abidjan, Sumberg a pris part à un atelier où il a eu des interactions avec des partenaires clés du Bénin, du Ghana et du Togo, en compagnie de T Defoer, l’agronome des transferts de technologies.

Nouvelles stratégies : garantir les opérations futures

En plus du rôle catalyseur dans ces nouveaux développements dans la recherche, la Direction de l’ADRAO, en consultation avec le Conseil, s’est fortement engagée dans la mise en place de stratégies administratives et financières à court, moyen et long termes, ceci en réponse à la crise politique en Côte d’Ivoire qui se poursuit.

La relocalisation du personnel et des activités de Bouaké à Abidjan a obligé la Direction à prendre des mesures extraordinaires, avec l’appui sans réserve du Secrétariat du GCRAI, pour maintenir ses activités aussi efficaces et effectives que possible. La Direction exécutive, l’Administration et les finances opèrent pleinement dans les bureaux de l’ADRAO, à Abidjan.

Dans le cadre d’une stratégie à court terme visant à réduire le fardeau de la gestion d’une grande masse de personnel en temps de crise, un groupe restreint de personnel international (IRS), comprenant essentiellement ceux qui sont restés en Côte d’Ivoire et des agents sélectionnés du personnel d’appui (GSS) a été retenu. Sur conseil du Système local des Nations-Unies, le reste du personnel a été placé en congés payés pour une période initiale de 3 mois. On s’est consacré à payer les salaires des GSS, non seulement à Abidjan, mais aussi à Bouaké, malgré d’énormes difficultés.

Vu la prolongation de la crise, vraisemblablement au-delà de décembre 2002 avec pour conséquence l’augmentation du fardeau financier sur l’ADRAO, à compter du 1er janvier 2003, un certain nombre d’agents hors groupe restreint seront retenus sur la base de conditions salariales modifiées dans le but de garantir la poursuite des opérations.

Premières pertes

Personnel : depuis le début de la crise, on nous a rapporté qu’un agent d’appui a été tué à Bouaké et que trois autres sont morts par manque de soins médicaux.

Véhicules : à partir de notre dernier décompte, 63 véhicules (45 de l’ADRAO et 18 du personnel) ont disparu. Plusieurs de ces véhicules se voient encore aux mains des forces d’occupation.

Maisons : même si l’on ne rapporte pas le pillage de maisons du personnel IRS, plusieurs maisons habitées par le personnel d’appui ont été pillées, et dans certains cas, vidées par des petits voleurs. Les forces d’occupation ne sont pas impliquées dans ces actes.

Le site de l’ADRAO demeure intact

Les forces d’occupation ont maintenu leur présence au site de l’ADRAO et insistent sur la protection des infrastructures. Aucun bureau ou laboratoire n’a été touché. La banque des gènes marche normalement. L’énergie électrique et le téléphone sont pleinement opérationnels. Si les forces d’occupation ont récemment refusé de nous laisser prendre des ordinateurs et des documents sur le site, c’est, selon elles, pour s’assurer « que l’ADRAO ne quitte pas la Côte d’Ivoire. »

Visite du Vice-Président du Conseil d’administration de l’ADRAO

Prof. R Musangi, Vice-Président du Conseil d’administration, B Gué, le membre ivoirien du Conseil et la Direction de l’ADRAO viennent juste de conclure une réunion sur la revue de la stratégie de gestion de crise de l’Association. Ils ont rencontré plusieurs ministres ivoiriens, des représentants de donateurs et les ambassadeurs des pays membres.

Lors d’une rencontre avec le personnel, suivie d’un déjeuner de Noël, Prof. Musangi a félicité la Direction, au nom du Conseil, pour la manière dont elle a su conduire l’Institut en ces temps de crise. Remerciant le Conseil, Dr Nwanze a dit « l’ADRAO demeure engagé dans l’objectif de développement durable de l’Afrique et nous sommes reconnaissants de l’appui du Conseil des ministres de l’Association, du Secrétariat du GCRAI et de tous nos donateurs qui sont restés à nos côtés en ces temps de crise. »

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AfricaRice is a CGIAR Research Center – part of a global research partnership for a food-secure future. It is also an intergovernmental association of African member countries.

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